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Les préceptes

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A l’origine, en Inde, les ordonnés recevaient des directives, ou Vinaya, pour organiser leur vie. Les moines en recevaient 250, les nonnes 348, les novices 10 et les laïcs entre 5 et 8. La vie des moines et celle des nonnes s’appuie sur cette discipline, ce qui permettrait de réduire – à défaut de ne pouvoir totalement annihiler – leurs comportements égotiques.


A l’origine, en Inde, les ordonnés recevaient des directives, ou Vinaya, pour organiser leur vie. Les moines en recevaient 250, les nonnes 348, les novices 10 et les laïcs entre 5 et 8. La vie des moines et celle des nonnes s’appuie sur cette discipline, ce qui permettrait de réduire – à défaut de ne pouvoir totalement annihiler – leurs comportements égotiques.

Certains érudits prétendent que les préceptes dits de Bodhisattva, sont apparus dans le courant Mahayana en Chine, et attribuent à Saicho, fondateur de l’école Tendai au Japon vers le 9ème siècle, le fait de conférer uniquement les préceptes du Grand Véhicule (Edon-kai), après de grands débats quant à savoir si les directives du Petit Véhicule (pour les moines, les nonnes, les novices et les laïcs) étaient assimilables à la vision du Grand Véhicule. Maître Dôgen, fondateur de l’école Sôtô, qui n’a reçu que les préceptes de Bodhisattva en qualité de moine Tendai, maintient cette tradition en s’appuyant sur le fait que la conduite des Bodhisattva du Grand Véhicule ne peut être réglée par les normes du Petit Véhicule. Selon le classement de Saicho, les trois catégories comportent : 3 purs préceptes, 10 préceptes majeurs et 48 préceptes mineurs. Maître Dôgen, lui, n’a conféré que 16 préceptes, ou Busso-shoden-bosatsu-kai (préceptes de Bodhisattva et des Ancêtres correctement transmis par Bouddha). Dans la classification de Dôgen, les seize préceptes sont les suivants :

a)-Les trois premiers sont des vœux : Prendre refuge dans les trois joyaux – le Bouddha, le Dharma, et le Sangha.

b)-Les trois préceptes purs (jap. Sanjû Shôjôkai) : Ne pas créer le mal, pratiquer le bien et œuvrer pour le bien des autres.

c)-Les dix préceptes essentiels (jap. Jûzengyôdô) énoncés dans le soutra du filet de Brahma (jap. Bonmo-kyo) : 1) ne pas tuer 2) ne pas voler 3) ne pas avoir de relations sexuelles illicites 4) ne pas mentir 5) ne pas vendre d’alcool 6) ne pas parler des défauts des autres 7) ne pas se vanter en diminuant les autres 8) ne pas être avare de dons ou d’efforts pour le bien 9) ne jamais céder à la colère 10) ne jamais dire de mal des Trois trésors.

Dans le Bonmo-kyo (soutra chinois du 5ème siècle), il est dit que les préceptes sont la source originelle de toutes les créatures ayant la possibilité d’avoir des intentions, une capacité de penser, des sentiments et une conscience. Notre compréhension ordinaire confond les préceptes avec un assortiment de remontrances, ou encore avec une suite d’injonctions. Les préceptes du Bouddha sont plus des prescriptions que des commandements ou des codes moraux. Ils n’ont pas été établis à priori, mais en partant de l’expérience (a posteriori), en prenant comme base les erreurs commises par certains membres du Sangha. Ils prennent donc en compte la diversité de chaque individu, de l’époque, du lieu, et de la nature de l’action selon les circonstances. Dans son Sanjûshichibon Bodaibunpô, Maître Dôgen souligne que l’ensemble des préceptes consiste en une globalité et est non catégorisable.

Dans le zen Sôtô, les préceptes de Bodhisattva sont aussi appelés Zen-kai (Zen des préceptes). Cela voudrait dire que zazen et préceptes ne font qu’un. Lorsque nous pratiquons, nous plongeons totalement dans la source originelle, celle de la nature_bouddha. Vouloir vivre notre quotidien éclairé par notre pratique, c’est aussi faire en sorte de maintenir les préceptes dans ce quotidien sur le plan de la compassion et du respect de la vie. En cessant d’être attaché à l’idée que l’on se fait de soi-même, à ses comportements et à ses attitudes particuliers, les préceptes deviennent le bras de Manjusri. Ils nous libèrent des obstacles à la réalisation.