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La pratique

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Lorsque sa vie, par la pratique, a ce privilège de devenir GENJOKOAN , nous cheminons conjointement entre le refus et le désir de changement. Le changement provoque un déséquilibre, d’où notre refus. Seuls ceux qui s’efforceront de comprendre ce déséquilibre se libéreront des effets secondaires du changement.


Avant de s’investir dans la pratique, il est primordial de savoir ce qui est important pour soi. Je vous en prie, réfléchissez longuement s’il le faut, mais réfléchissez. Votre décision vous appartient et personne ne doit vous influencer.

Si la pratique de la Voie est essentielle et qu’elle n’est pas un caprice de vieux loup ou de jeune louve en quête d’aventure branchée, nous pouvons nous apercevoir avec le temps qu’elle nous révèle nos dilemmes profonds – l’autre qui est englué en nous. Mais si nous considérons ces dilemmes comme une aberration, une faiblesse honteuse, la Voie – l’approche spirituelle – ne peut prendre essor. Nous ne sommes pas un accident, une catastrophe ou un hasard de la vie. Ces dilemmes, par la pratique, ne peuvent devenir GENJOKOAN. Lorsque sa vie, par la pratique, a ce privilège de devenir GENJOKOAN , nous cheminons conjointement entre le refus et le désir de changement. Le changement provoque un déséquilibre, d’où notre refus. Seuls ceux qui s’efforceront de comprendre ce déséquilibre se libéreront des effets secondaires du changement.

Il est vrai que la Voie est un long tunnel obscur dans lequel il nous est difficile d’accepter le fait que l’on ne puisse pas posséder un moyen habile de nous éclairer par nous-mêmes – selon nos caprices et nos opinions toutes personnelles. Alors, certains préféreront chercher le moyen habile comme le gourou à la mode, le sorcier, le thérapeute, l’authentique maître zen. Comme un moyen en appelle un autre, c’est une quête de moyen sans fin .Et comme disait Eno, alors on finit par ne jamais pratiquer.

Pourquoi ? Parce qu’il y a un refus d’emblée à faire l’expérience de l’inconnu. Pour nous, la Voie se doit d’être l’échange d’une chose connue contre une chose connue quantifiable et qualifiable, une recapitalisation de soi avant d’être une perte de soi. Alors nous nous égarons, nous faisons de la Voie un concept pour le plaisir du concept. La Voie devient ludique, un moyen de socialisation et on finit par prétendre être croyant et non_pratiquant (signe manifeste de l’égarement).

Pratiquer, c’est plutôt SUIVRE qu’accompagner. Si nous arrivons à comprendre le sens profond de SUIVRE, la Voie est éclairée et sécurisée. SUIVRE, c’est aussi se faire précéder par celui qui a de l’expérience, afin que l’on puisse négocier sans ombrage le déséquilibre. Quand finalement on peut SUIVRE, automatiquement le Maître se révèle à nous comme une évidence et une relation de Maître à Disciple peut alors s’installer sans craindre le regard du monde.