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SHUSHOGI (III)

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Souvenons-nous de ce que Bouddha a dit : « Lorsqu’il vous est permis de rencontrer un Maître qui expose le Dharma, ne regardez ni sa condition sociale ni son apparence, ne portez aucun jugement sur sa conduite ou sur ce que vous pensez être des erreurs. Mais par respect pour sa sagesse, prosternez-vous respectueusement devant lui trois fois par jour (matin, midi et soir) et ne lui causez pas d’ennuis. »


IV- Faire vœu de n’agir que pour le bien de tous les êtres.

(18) Développer le désir de l’esprit d’Eveil, c’est faire le vœu de ne pas atteindre l’autre rive avant que tous les êtres sensibles ne l’aient atteinte. Moines ou laïcs, humains ou deva, en souffrance ou non, vous devez vous empresser de formuler ce vœu à cet instant même. (19) Une personne qui a su développer ce désir de l’esprit d’Eveil, bien qu’elle puisse être d’humble condition, peut être un Maître pour l’humanité. Même une fillette de sept ans peut être un Maître pour tous ceux qui suivent le Dharma du Bouddha, et une mère indulgente pour tous les êtres. Ne faites pas de discrimination, les femmes et les hommes sont égaux. C’est un des plus merveilleux principes de l’enseignement du Bouddha.

(20) Peu importe vos conditions d’existence et les mondes dans lesquels vous évoluez, toutes ces situations sont des opportunités vous permettant de concrétiser ce vœu. Par conséquent, bien que nous ayons pu perdre notre temps, nous devrions rapidement le faire quand il en est encore temps. Même si vous avez acquis d’innombrables mérites, suffisamment pour devenir bouddha, vous devriez les mettre à disposition de tous les être vivants pour qu’ils puissent, eux aussi, réaliser la Voie. Depuis des temps immémoriaux, il y a toujours eu des personnes qui ont fait fi des mérites de leur Eveil, et qui ont cédé leur place pour que tous les êtres puissent atteindre l’autre rive.

(21) Il y a quatre sortes d’actions qui peuvent aider les autres : Le partage, la gentillesse, la bienveillance et l’indifférenciation. Ces actions sont celles d’un Bodhisattva. Le don est à l’opposé de la convoitise. Bien que rien ne vous appartienne, cela ne devrait pas vous dispenser du partage. La valeur du don importe peu, c’est la sincérité du geste qui est essentielle. Par conséquent, vous devriez partager, ne serait ce qu’une phrase ou un verset du Dharma, et ainsi vous sèmerez de bonnes graines pour cette vie et pour les vies à venir. Il en va de même pour ce qui est des biens matériels, même un cents ou un brin d’herbe, au niveau du Dharma, est un trésor, et le trésor est le Dharma. Sans espérer de récompenses ou de remerciements, offrez votre aide de bon cœur. Fournir un bateau ou construire un pont, c’est aussi partager.

(22) Le sens de la gentillesse, c’est approcher les autres avec compassion, et s’adresser à eux avec tous les égards. Ce qui voudrait dire que vous devriez être indulgents comme vous l’êtes avec vos enfants. Les personnes honnêtes sont à encourager et celles qui le sont moins sont à plaindre. Votre gentillesse calmera vos ennemis et vous permettra d’avoir des relations harmonieuses avec vos amis. Lorsqu’on s’adresse à nous avec gentillesse, cela nous rend joyeux et nous réchauffe le cœur. Lorsqu’on entend une personne s’exprimer avec gentillesse, elle laisse une forte impression. Vous ne devriez jamais perdre de vue que la gentillesse a le pouvoir de déplacer le ciel.

(23) La bienveillance veut dire œuvrer avec une certaine habileté pour le bien d’autrui sans faire de distinction (sociale ou autre). Ceux qui sont venus en aide à la tortue prise au piège et à l’oiseau blessé, l’ont fait sans espérer de récompense ou de remerciement. Ils ont tout simplement agi avec leur cœur. Les imbéciles pensent que cette pratique ne sert en aucun cas leurs affaires et préfèrent œuvrer selon leurs propres intérêts. Ils sont dans l’erreur, car œuvrer avec bienveillance procure des bienfaits tant à soi qu’aux autres.

(24) L’indifférenciation, c’est ne pas faire de différence entre soi et les autres. Prenons l’exemple de l’homme nommé Tathagata : Ce dernier a vécu comme tout être humain. Percevoir dans l’altérité l’autre en soi, et soi en l’autre, puis avec le temps, la frontière entre soi et autrui s’estompe et disparaît. L’indifférenciation est comparable à l’océan qui ne rejette aucune eau en fonction de sa source, toutes les eaux s’y retrouvent et indubitablement forment l’océan.

(25) En somme, vous devriez considérer avec calme que cet enseignement est la pratique de tout Bodhisattva. Vous ne devriez pas prendre cela à la légère, mais plutôt considérer avec respect ces actions qui permettent à tous les êtres de passer sur l’autre rive.

V- Pratique équilibrée et reconnaissance.

(26) Cette capacité de s’Eveiller n’est généralement réservée qu’aux êtres humains de ce monde. Maintenant que nous avons eu cette chance d’être nés dans ce monde et d’avoir pris connaissance de l’enseignement de Sakyamuni, comment pouvons-nous ne pas nous réjouir ?

(27) Avec circonspection, considérons le fait suivant : Il nous aurait été impossible d’y avoir accès, même en nous efforçant et en consacrant toute notre vie, si ce n’était pas le moment de la diffusion du vrai Dharma dans ce monde. Quelle chance avons-nous d’être nés dans ce monde, en cette époque et d’avoir accès à l’enseignement du Bouddha ! Souvenons-nous de ce que Bouddha a dit : « Lorsqu’il vous est permis de rencontrer un Maître qui expose le Dharma, ne regardez ni sa condition sociale ni son apparence, ne portez aucun jugement sur sa conduite ou sur ce que vous pensez être des erreurs. Mais par respect pour sa sagesse, prosternez-vous respectueusement devant lui trois fois par jour (matin, midi et soir) et ne lui causez pas d’ennuis. »

(28) Sachez que s’il vous est permis d’être en contact avec Skakyamuni Bouddha et d’entendre son enseignement aujourd’hui, vous le devez à cette compassion qui résulte de la pratique ininterrompue de tous les bouddhas et de tous les Patriarches. S’ils n’avaient pas transmis le Dharma, comment auraient-ils pu vous être transmis ? Vous devriez être reconnaissants de pouvoir avoir accès à une simple phrase ou une portion du Dharma, et encore plus pour tous les mérites que vous procure le trésor de l’œil de la vraie loi (shôbôgenzô). L’oiseau blessé n’a pas oublié la bienveillance que l’on a eue à son égard et de montrer sa reconnaissance en offrant trois anneaux d’argent. Si les animaux sont à même d’exprimer leur gratitude, comment les êtres humains peuvent-ils penser en être dispensés ?

(29) La meilleure façon d’exprimer cette gratitude ne peut se trouver que dans la pratique quotidienne elle-même. Ce qui veut dire que vous devriez pratiquer sans négliger votre vie quotidienne et sans vous perdre dans l’égocentrisme.

(30) Le temps s’écoule plus vite qu’une flèche; la vie est aussi éphémère que la rosée. Bien que vous puissiez être érudits ou habiles, il vous est impossible de recomposer une seule journée du passé. Vivre sans aucun but plus de cent ans, c’est mâchouiller le fruit amer du temps et finir en sacs d’os pitoyable. Bien que vous auriez pu vivre comme esclaves de vos désirs durant une centaine d’années, si vous pratiquez la Voie ne serait-ce qu’une simple journée, vous sauverez ces cent années de vie et les cent ans à venir. Chaque jour d’existence doit être évalué; le sac d’os doit être respecté. C’est à l’aide de ce corps et de cet esprit qu’il vous est permis de pratiquer; c’est pour cette raison qu’ils doivent être aimés et respectés. Par votre pratique, celle de tous les bouddhas s’actualise, et leur Voie se joint à la vôtre. Par conséquent, chaque jour de pratique est graine de Bouddha, la pratique de Bouddha.

(31) Tous les différents bouddhas sont Bouddha Shakyamuni. Bouddha Shakyamuni n’est rien d’autre que « l’esprit tel qu’il est ». Lorsque les bouddhas du passé, du présent et du futur réalisent l’Eveil, ils deviennent le Bouddha Shakyamuni. Telle est la signification de « l’esprit tel qu’il est » est Bouddha. Etudiez cette question soigneusement, car c’est ainsi qu’il vous est donné d’exprimer votre gratitude envers tous les bouddhas.