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L’attention – conscience Hishyrio

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L’attention permettrait, selon la voie Bouddhique, de ne pas sombrer dans l’état mental confus, dans les actions négatives et d’échapper à notre inhumanité.


L’attention, Sati, permettrait, selon la voie Bouddhique, de ne pas sombrer dans l’état mental confus, dans les actions négatives et d’échapper à notre inhumanité. Quel que soit notre état d’esprit, il est important d’établir l’attention. Sans elle, il est impossible de voir l’être et les objets tels qu’ils sont, il y a création de karma et de ce fait de souffrance. Comme l’attention est une des facultés les plus prolifiques de l’esprit humain, c’est elle qui, s’appliquant aux faits ou aux idées, en fait jaillir toutes les conséquences.

Le mot attention vient du latin attentio, lui-même dérivé de attendere qui signifie « tourner son esprit vers », mais la définition que l’on donne usuellement de l’attention est : « action de se concentrer sur quelque chose ou sur quelqu’un ». Cette confusion fait en sorte que l’attention se confond avec la concentration, mais il est vrai que la concentration permet l’émergence de l’attention. Il arrive qu’elle soit confondue avec une sensation forte – un phénomène affectif – bien qu’il puisse aussi arriver que ce soit de l’attention que découle la sensation forte (soit l’objet attire notre attention, soit l’attention est volontaire). En fait, il y aurait deux formes d’attention l’une opportune l’autre inopportune. L’attention inopportune a un nom, c’est la distraction.

Selon Simone Weil, l’attention serait une faculté de celui qui pense (Attente de Dieu, Paris, Livre de poche). L’attention consiste à suspendre sa pensée, à la laisser disponible, vide et pénétrable à l’objet – maintenir en soi-même à proximité de la pensée, mais à un niveau inférieur et sans contact avec les diverses connaissances acquises qu’on est forcé d’utiliser.Et surtout la pensée doit être vide, en attente, ne rien chercher, mais être prête à recevoir dans sa vérité nue, l’objet qui va y pénétrer. (…) Les biens les plus précieux ne doivent pas être cherchés, mais attendus. (…). Simone Weil ne décrirait-elle pas là l’espace de la conscience Hishyrio – penser sans pensées- , espace où on ne subit pas les sensations , où l’effort n’est plus d’actualité ?

Hishyrio comme espace d’attention structurerait la conscience – « là » où se place ce à quoi je fais attention naturellement ou volontairement, ce qui permettrait de voir au-delà de la chose abstraite. L’attention distraction, ce n’est pas de l’imagination, c’est se plier à un esprit exigeant son plaisir dans l’immédiat, peu capable de patience, de prospective donnant la priorité à ses désirs. Comment œuvrer pour sortir de son ignorance don de sa souffrance – si on n’est pas capable de faire attention à ce que l’on fait ? Comment faire attention à ce que l’on fait si on ne s’y exerce pas? Commencer par s’exercer à ce que ces cinq facteurs mentaux – aspiration, croyance, mémoire, stabilisation, connaissance supérieure – puissent fonctionner conjointement et en harmonie.