You are currently viewing Agir juste

Agir juste

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Post category:Lettre

Faire le choix de continuer autrement plutôt que vouloir une autre vie et être prêt à changer ses pôles d’intérêt en évitant de cultiver la croyance qu’il puisse y avoir quelque chose de valeur à posséder pour être bien, qu’il faille se retirer du monde, ou éviter tout contact avec autrui pour sauvegarder son petit ego de tout ce qu’il considère comme agression, ou rechercher à valider ses expériences, son divorce, ses difficultés professionnelles, sa dépression.


Prendre conscience de ce que l’on pense et de ce que l’on fait de sa vie, c’est la phase préparatoire pour l’étude de soi-même, en s’appuyant sur un regard juste sur ce soi-même, sous la forme d’un questionnement pertinent. Au préalable, il est nécessaire de bien comprendre que cette croyance en un soi comme une réalité autonome n’est plus valide, du fait que tout est interdépendant (rien n’existe en soi et ne peut être sa propre cause) et que l’impermanence est au cœur de la réalité.

Un questionnement pertinent est le fruit d’une pensée juste. Cela ne veut pas dire qu’il y ait forcément quelque chose à penser, à investir ou à se dicter. Le questionnement et la réponse sont l’expression de ce que nous sommes dans chacun de nos actes. C’est notre histoire, une sorte d’identité. Il semble qu’il ne puisse y avoir de grands hommes ou de grandes femmes sans histoire à assumer, bien que l’immédiateté doive être notre posture.

Faire le choix de continuer autrement plutôt que vouloir une autre vie et être prêt à changer ses pôles d’intérêt en évitant de cultiver la croyance qu’il puisse y avoir quelque chose de valeur à posséder pour être bien, qu’il faille se retirer du monde, ou éviter tout contact avec autrui pour sauvegarder son petit ego de tout ce qu’il considère comme agression, ou rechercher à valider ses expériences, son divorce, ses difficultés professionnelles, sa dépression. Choisir de continuer autrement, c’est retrouver cet intérêt certain pour ce monde, sans attendre la réciprocité. Ne pas attendre cette réciprocité, ce n’est pas accomplir un acte gratuit à la manière d’André Gide, ou agir sans discernement, c’est agir juste. Agir juste, ce n’est rien d’autre qu’une façon différente d’appréhender ce qui est avec ce que l’on est devenu. C’est un acte que l’on commet dans l’oubli de soi, au-delà de sa problématique. C’est ainsi que l’on se protège de l’égarement du quotidien mondain.