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Grand ou petit sangha

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Maître Dôgen a dit à ses disciples : – Dans mon école, il y a des mots et des phrases (il ne dit pas nous voilà enfin trois milles). Les yeux et les bouches s’ouvrent les uns après les autres. Saisissez et exprimez le Dharma pour le bien des autres, y compris ceux qui proviennent de la matrice d’un âne ou d’un cheval.


Ceux qui viennent au Zendo pour la première fois, (après avoir fait pour certains, une expérience dans d’autres lieux de pratique) sont parfois soucieux de savoir où ils mettent les pieds et s’interrogent sur l’importance en nombre de la communauté qui les accueille. Si nous devons répondre à ce genre de questionnement, sur quels critères nous référer pour définir l’importance d’un Zendo ? Devons-nous prendre pour référence le cash-flow, les biens immobiliers, la présence médiatique de ses dirigeants, la capacité d’expansion, le nombre de pratiquants et sans oublier son turn-over ? Est-ce juste de ne voir l’importance d’un Zendo ou d’un Sangha que sous cet angle ? D’une seule voix, ceux qui ont une expérience de pratique, diront non. Mais la question demeure.

Dans le Eihei Koroku (cas 128 vol 2), Maître Dôgen conseille à ses disciples de ne pas prendre comme critères la fastuosité des bâtiments ou la quantité de pratiquants pour statuer. Car il se peut que parmi la multitude de pratiquants, il ne se trouve personne pour pratiquer vraiment la Voie ou qu’il y en ait au sein d’un groupe qui vous paraisse insignifiant.

Dans les monastères où ont œuvré des Bouddha ou des Patriarches, il y a toujours eu Zazen, des enseignements et des entretiens sur le Dharma. Dans le Sangha de Maître Funyo Zensho qui ne comportait que sept à huit moines et dans celle de Maître Joshu Jushin qui était constitué de moins de vingt moines, il y a toujours eu zazen et l’enseignement du Dharma. Comme selon Maître Dôgen, un monastère est grand que si l’on y pratique fusetsu et shosan, alors les Sangha de Maître Funyo Zensho et de Maître Joshu Jushin ( bien que pas si nombreux ni si fasteux) sont tous deux de grands Sangha.

Ainsi, seule la pratique de zazen et l’enseignement priment sur tout autre critère.

Pour conclusion, reprenons ce que Maître Dôgen a dit à ses disciples : – Dans mon école, il y a des mots et des phrases (il ne dit pas nous voilà enfin trois milles). Les yeux et les bouches s’ouvrent les uns après les autres. Saisissez et exprimez le Dharma pour le bien des autres, y compris ceux qui proviennent de la matrice d’un âne ou d’un cheval.