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La confiance

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De la nécessité de la confiance en l’autre pour se connaître.


Faire confiance, avoir confiance, accorder sa confiance, se confier ou confier n’est pas chose aisée si ce rapport avec autrui est vécu comme un aveu de fragilité, d’infériorité ou vu comme une soumission, il devient alors une relation infernale.

Selon Aristote, la connaissance de soi est un plaisir qui n’est pas possible sans la présence de quelqu’un d’autre qui soit notre ami et Jean-Paul Sartre d’ajouter : «Autrui est le nécessaire médiateur de moi-même à moi-même». Il faudrait s’interroger sur la nature de l’autre, pour qu’il puisse être l’ami ou le médiateur, comme reconnaître que l’on ne puisse pas tout savoir ni connaître. Est-il nécessaire pour cela d’exiger de l’autre de se conformer à ce qui nous rassure et parfois nous installer dans une sorte de contentement de soi ? Non, en raison de cette irréductible liberté qui régit les personnes. Ainsi, nul ne serait indigne de notre confiance. Cela ne devrait-il pas nous amener plutôt de penser autrui autrement que du point de vue du semblable ? Ne faire confiance qu’en son semblable est limitatif et surtout conditionnel. Faire confiance, ce n’est pas abdiquer pour l’autre, bien que faire confiance prenne souvent la forme d’un Gassho (s’incliner devant la spécificité de l’autre) pour saluer ce qu’il est. Agir ainsi, ce n’est pas perdre de sa magnificence, c’est tout le contraire, nous prenons de la substance en allant vers l’autre. Selon Aristote, l’homme qui se suffirait à lui-même et qui caractériserait l’état de la sagesse, aurait encore besoin d’amitié pour satisfaire l’autre condition de la sagesse, non moins nécessaire : la connaissance de soi.

Pouvons-nous envisager ce qu’affirme Aristote sans une certaine confiance en l’autre ? Selon Bouddha, pour s’assurer d’une juste compréhension, il est nécessaire de se relier à l’enseignement du Dharma d’une façon raisonnable en quelques mots voici ses recommandations :

1- Ne pas se fier à la personnalité du maître, mais à son enseignement. 2- Ne pas s’attarder sur les mots mais au sens profond des mots. 3- Ne pas se fier au sens relatif mais au sens ultime. 4- Ne pas se fier à l’esprit ordinaire mais à l’esprit de sagesse.