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Ce n’est qu’une réflexion

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  • Post category:Kusen

Que font-ils de l’envie ou du mécontentement de soi lorsqu’ils n’y parviennent pas ? Je ne suis pas certain qu’il puisse y avoir un quelconque intérêt à ce que je le sache ou à ce que j’y parvienne moi-même. Il faut se faire à l’évidence que je ne possède nullement ces qualités-là, bien qu’il me semble parfois nécessaire que je puisse me sentir comme tout le monde.


Maintenant, il faut apprendre à faire avec et surtout ne jamais plus perdre de vue qu’il est plus simple d’être ce que l’on est, et qu’il y a des absolus simples qui sont à notre portée. Comment en arrive-t-on à ces propos et surtout à les formuler comme évidence ? Est-ce par l’expérience ou seulement par déduction ?

Il en va des deux, une part expérimentale – celle de la déception – et une part d’entendement ou plus exactement un retournement de ce qui a été pensé comme étant de l’entendement. C’est ainsi qu’il s’en est suivi une réflexion qui a abouti à ce qui a été énoncé et à ce qui suit.

En bref, est-il indispensable de disposer de l’excellence d’autrui ou de détenir ce qui est sien pour se sentir mieux ? On arrive à penser à une telle éventualité tout simplement parce que l’on ne parvient pas à se satisfaire de ce que l’on est par manque d’entendement. Ou pour procurer une réponse à cette part de nous-même qui veut exister pour les autres comme de trouver en nous des raisons irréfutables qui mèneraient à être approuvées par les autres afin d’être heureux. Quand on arrive à une telle méprise, il ne peut s’en suivre que de la souffrance, tout comme nous conduire à vouloir manger le cœur des autres ou à les imiter. Est-il certain que le fait de posséder ces cœurs confère la puissance des donneurs – malgré eux ? Imiter les autres, est-ce la meilleure façon d’être comme les autres ? Certains y croient et peut-être mène y parviennent-ils. Mais que font-ils de l’envie ou du mécontentement de soi lorsqu’ils n’y parviennent pas ? Je ne suis pas certain qu’il puisse y avoir un quelconque intérêt à ce que je le sache ou à ce que j’y parvienne moi-même. Il faut se faire à l’évidence que je ne possède nullement ces qualités-là, bien qu’il me semble parfois nécessaire que je puisse me sentir comme tout le monde.

Spinoza – encore celui-là – était parvenu au principe suivant : la vertu est de se prendre comme on est, et de s’efforcer à persévérer dans son propre être. Mais l’acception de ce qui est comme tel nécessite un préalable, celui de se comprendre, se chercher et se trouver pour sauver – autant que faire se peut – la part d’excellence et d’efficient en nous et qui nous est propre. Ce qui signifie qu’il nous faut nous occuper à vaincre nos difficultés et nul besoin pour cela d’avoir les capacités ou les perfections du voisin. Il ne s’agit nullement pour moi de vouloir vivre comme Spinoza ou faire du spinozisme, mais de me saisir de ce principe comme un avant – ce qui existe à ma portée – de le triturer et de parvenir à un après que je ferai mien. Cette réflexion, car ce n’est qu’une réflexion, ne sera utile que s’il s’en suit une application concrète de ce qui est pensé, donc de l’appliquer, c’est-à-dire d’agir par elle.