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Qu’est ce un Sangha ?

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  • Post category:Kusen

D’abord bien comprendre que ce n’est pas le sangha qui intégre, c’est nous qui nous agrégeons à lui. Puis faire naître en soi la flamme d’une pratique concrète sans se limiter par des vœux pieux, et se mettre au service du Sangha. C’est lui qui exprime le besoin, pas nous qui exigeons une place. Il faut se faire à l’évidence, il faut vouloir et finir par pratiquer dans un Sangha même avec toutes les imperfections qu’on peut lui trouver, il reste par expérience la meilleure façon de garder la pratique vivante.


Du temps du Bouddha, il n’existait aucune structure permettant à un individu de mener une quête spirituelle qui puisse lui fournir : le bien être, la sécurité, la confiance et une certaine normalité. En créant la communauté de moines, puis celle des nonnes, Bouddha a été un des précurseurs de l’ordre monastique, « le Sangha ». Mais les écrits font aussi référence à des hommes ou à des femmes menant une existence tout à fait ordinaire avec une famille et un travail qui réussirent à pratiquer ce que le Bouddha a enseigné. Donc, cela élargit la notion de Sangha et c’est tant mieux ainsi. À notre époque – sans pour cela être des moines ou des nonnes – on peut aussi y arriver, si on le veut bien. Il est vrai qu’il serait plus simple de vivre dans un lieu calme à l’écart de la vie mondaine, dans un gentil monastère. Mais comment apporter un réconfort et un soutien si le contact avec nos semblables est absent, ceux qui sont de l’autre côté du mur du potager ? Un Sangha est avant tout une communauté de pratique qui s’associe ou qui se regroupe dans le dessein d’un partage. Dès qu’il y a pratique et qu’il peut s’instaurer une relation et une prise de décision communautaire, alors il y a Sangha et il n’y en aurait pas sans cette volonté.

Pourquoi vouloir partager avec d’autres ?

Dôgen a confié à Ejo que tout homme est équipé de la Voie, qu’elle est inhérente à chacun, mais son éveil – celui de l’humain – dépend de ses autres congénères. Une pratique partagée – même si cela ne semble pas aller de soi – finalement, par expérience, nous donne une certaine stabilité et nous structure. La présence des autres nous protège et nous procure une force certaine. Sans distinction, il peut y avoir des laïcs, des moines, des nonnes et des oblat(e)s. Il est nécessaire que tous participent à encourager l’expression de ce qu’il y a de mieux en chacun – le Sangha n’est pas forcément une réplique d’une assemblée où se débatent les jeux du pouvoir – dans une harmonie, celle qui exige le respect. Il ne faut pas croire que l’on constitue un Sangha qu’avec des personnes que l’on aime, mais on peut espérer par contre finir par les apprécier. Le Sangha a cette capicité de faire naître en nous le désir de compatissance, qui n’est pas autre chose que ce désir de l’esprit d’Eveil. On peut comparer cela à l’abandon de l’ego ou au fait de vivre son humanité ou de garder vivant l’enseignement de Bouddha – ce qui donne un autre point de vue de l’abandon de l’ego. Le Sangha le plus efficace est celui de proximité, c’est une évidence. Le partage du quotidien est plus direct, concret et ne se fourvoie pas dans les recoins de la prose et des mots d’ordre comme par exemple « nous sommes les gentils et les beaux « , parce que nous appartenons au grand Sangha, le cosmique.

Comment aider et faire partie d’un Sangha ? D’abord bien comprendre que ce n’est pas le sangha qui intégre, c’est nous qui nous agrégeons à lui. Puis faire naître en soi la flamme d’une pratique concrète sans se limiter par des vœux pieux, et se mettre au service du Sangha. C’est lui qui exprime le besoin, pas nous qui exigeons une place. Il faut se faire à l’évidence, il faut vouloir et finir par pratiquer dans un Sangha même avec toutes les imperfections qu’on peut lui trouver, il reste par expérience la meilleure façon de garder la pratique vivante.